jeudi 10 octobre 2013

Ta gueule...!

Recto

Il voulait plus la fermer, sa grande gueule !
Plus je le fixais, plus il me paraissait...dégoûtant.
Il était , à vomir son exposé comme on vomit le monde entier :
avec passion, le sourire aux lèvres, mais l'air con cependant !

- Et c'est ainsi qu'en 1870, les derniers blabliblabluprout !

Je l'écoutais, certes, mais mon esprit, et je lui en suis entièrement reconnaissant, se refusait à retransmettre les fréquences pitoyables que débitait l'autre imbécile. Un mécanisme de survie, certainement. Cela dit, on ne pouvait pas tout empêcher : trouver un lien quelconque entre un coin de table et une tête à claques, le calcul était tout fait. Mais les actes, oh, les actes ! Mieux vaut les garder pour soi. Malgré le poil qui se hérisse, l’œil qui s'assombrit, l'acide qui monte aux lèvres, conserver son calme il le faut. Diantre, mais qu'est-ce qu'il parle !
Ah ! Enfin !

- Madame ? J'ai fini.

Petit merdaillon...
- Madame ?

Binoclard de mes deux, ta mère aurait pu faire attent...


- Madame ?? Je...

Merde !

- Très bien, mon...petit. Petit...Petit...Petit co...euh Christian. Regagnez votre place.
Alors les autres, des questions ? Oui, Clément ?

Verso

Blablabla...Déballe ton texte...Allez, t'as passé la soirée d'hier à te l'encrer dans le crâne, foire pas tout...La prof qui me fixe, putain...Christian, t'es un bon, tu peux le faire, va-y...Sérieux, je crois qu'elle a envie de me tuer...Ah oui les rebellions de 70...y a du monde au balcon ! Est-ce qu'on a le droit, quand on est prof de...conclusion, conclusion !...Belle, mais vache, ouais...Dommage...tada ! Fini !

Bah quoi ? Elle est pas bien ?

Finalement, elle fout trop les jetons pour être belle. Dernier essai et je m'barre.

Ouf ! Sauvé de Satan.

Mon petit ?!

Des questions ? Ah!ah ! Si t'en trouve un qu'a écouté, je promet de lui rouler une pelle !
Oh NON, C
lément, TA GUEULE !!

Meeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeer... !

mardi 8 octobre 2013

Deux arbres entrelacés, des racines aux branches

- Et si on s'était connu deux minutes plus tôt, tu crois que ça aurait changé quelque chose ?
- ...
- Et si t'avais été un gros con ? Ou moi une pauvre débile ?!
- ...
- Mais allez répond ! Tu va voir, c'est drôle rien que d'y penser !
- Bah...Pff... là comme ça, ça ne m'inspire pas grand chose. Mais je dois t'avouer que si t'avais été une pauvre débile, comme tu dis, y aurait eu plus de chances que je te colle mon poing dans la gueule plutôt que mon goûter dans les pattes.
- ...
- Beh quoi ?
- T'aurais collé un pain à une gamine qui chiale, toi ??
- À c't'âge là, tu maraves tout ce qui bouge. Il faut savoir s'imposer, montrer qu'on existe, tout ça...
- À huit ans ?
- Nooon mais c'est d'instiiiinct ! Tu poses les baaaaases.
- Les baaaaases de quoi ?
- De la survie. En milieu hostile.
- La cour de récré ?
- La cour de récré.

Une entendue d'herbe brûlée au soleil,
Le ciel flamboyant mourant peu à peu,
Deux arbres entrelacés, des racines aux branches,
Mais le tronc tiraillé pour que jamais ne se touchent.

- Tu ne m'as toujours pas dit pour Zafina. Est-ce qu'elle va mieux ?
- ...
- Je demande comme ça, en réalité je m'en fous mais...
- Alors arrête. À la longue, ça tourne en perversion, ces trucs-là.
- ...
- ...
- ...
- Elle va...mieux.
- Ah. Désolé.

Deux arbres entrelacés, des racines aux branches,
Mais le tronc tiraillé pour que jamais ne se touchent.
L'hiver qui par endroit, l'un de l'autre libèrent
Les morsures du froid n'épargnant que les morts.

- On devrait y aller, les premières neiges ne sont pas loin. ; Rimes !
- Va y en premier...dans quelques secondes je te rejoins.

Malgré les peines et douleurs de ceux qu'emporte le deuil
Le vent ne cesse d'échapper la douceur du rire des enfants.

lundi 16 septembre 2013

Fabius, ou une histoire de plonge

Je vous raconte :

C'était un mercredi de fin d'été (ou même de début d'automne, mais ça sonnait moins bien, à vrai dire...) : la pluie nous glaçait le sang, à Fabius et à moi. Aucun de nous deux n'avait prévu de parapluie : « on ira vite ! C'est un raccourci que j'ai trouvé ce matin ! Deux rond-points, un kilomètre et demi à marcher, on passe le tourniquet et voilà ! ». Pour prévoir les choses, toutes ses connaissances, toutes sans exception, s'accordaient à dire qu'il était ce que le commun des soufreurs universels appelle : « un gros nul ».
Et je dois vous avouer qu'à plusieurs reprises, et aujourd'hui encore, j'ai creusé toutes les éventualités de le dédouaner, mais ce jour là, c'est en dépassant le quatrième rond-points que je l'ai tout de même sentie, cette substance amère et pourtant exempte d'une quelconque forme de matière, cette pointe d'acide qui me rongeait le coin de la langue et dont la seule façon de m'en débarrasser aura été finalement de la lui cracher à la figure, à ce gros c...nul de Fabius :
« Toi, si un jour l'idée te viens d'apprendre à lire une carte, ou encore de te faire poser des loupiotes sur l'pif : je t'en prie, n'hésite pas, saute sur l'occasion, accepte la quête..Enfin Merde ! Fais-le ! » .


Bon. Admettons : nous n'étions pas perdus. Le complexe industriel du Nord de la ville s'étendait à peu près face à nous, et bien que l'usage de la langue exige que nous utilisâmes cette magnifique expression qu'est celle de « faire face », jamais, je vous le dit, me serait-il venu à l'idée d'apposer mon déjà bien amoché visage sur l'une des milliers de tour d'acier et de verre qui boursouflait ça et là la surface de ce que nous appelions autrefois Verte-Epine, ou encore la Colline aux Bisous. Car, hier encore le petit bosquet qui abritait les fougueux bécoteurs postadolescentesques nous offrait sans aucune largesse omise ses brillants effluves orgasmiques et féeriques qui nous venaient chatouiller les narines à coup de senteur d'aubépine et d'épicéa.
Ah ! Que ce temps-là était révolu.
L'air était médiocre à humer,
même la terre au sol ne sentait plus la terre,
et l'eau de la pluie ne sentait plus l'eau du tout !
Le monde sous la colline mourrait à point fermé
tandis qu'à la surface, même les insectes n'osaient plus voler.

Mais nous voilà, las de ce pénible voyage ;
et nous voilà, là, face aux portes d'un enfer aux mille visages.
Nous traversions le hall d'entrée, saluant tour à tour ce qui était susceptible de nous saluer en retour mais qui ne contre-salua guère, descendions les escaliers et enfilions nos costumes de cène. Des accessoires nous manquaient mais tant pis : on en trouveraient bien d'autres.

Ce qu'il y avait de plus étonnant dans c't'histoire, à mon sens, c'est que ce paumé de Fabius, ce même Fabius qui avait vu sa femme partir avec un macho colérique mais suffisamment plein au as que pour lui offrir, à sa femme, la vie de rêve dont elle avait tenté de faire croire à tous qu'elle était à des années-lumières d'y voir un quelconque réconfort, ce Fabius là qui n'avait plus vu ses gamins depuis une demi-décennie par la faute d'un honorable juge dont la largeur des poches restait encore à définir ; c'est que cet imbécile-triste de Fabius continuait tous les matins à puiser je-ne-sais où la force de venir jusqu'ici torcher le cul des assiettes sales qu'une horde d'assassins vomissaient ça et là du fond des tables huileuses de la cantine du bâtiment 12, secteur 9, 8-D Verte-Epine.
Moi, ça faisait longtemps que je voulais m'en aller. Mais j'ai mes raisons. Et puis, c'est de Fabius dont il est question ici, pas de moi.

Comme d'habitude, de 9h à 12h, tout est calme : un peu de vaisselle de la veille à ranger, deux-trois sac-poubelles à jeter, une dizaine de vanne à lâcher, une fois sur la petite nouvelle à l’œil joli mais à la paluche pas très habile, et d'autres fois sur la bande de zombies clavi-tapotards qui nous tombait dessus, toujours pile à l'heure de la bouffe, à bras longs ou en tout cas loin d'être raccourcis : tous les petits pains étaient déjà partis à 12h02, bientôt il nous faudra songer à en commander pour trois semaines de suite mais ça pourrit vite, avec ce qu'il y a dedans...12h10, une première salve d'assiettes, y en a qui n'rigolent pas avec le boulot : « une petite pause, c'est une PETITE pause !». Une occasion de charier Fabius : « Eh ! Ça ressemble à ce que te disait Jeannette au secondaire : une petit bi... ». Plus le temps, la vaisselle déborde déjà.
12H20. Pire que les sauterelles du Notre Père !
Fabius avait un jour eut une idée fabuleuse : le travail d'équipe. Trente-quatre ans qu'on était sur terre, trente-quatre ans seulement mais j'étais comme certain qu'avant lui, personne n'avait réellement découvert le véritable esprit d'équipe. Aux cuisines, ça n'était pas seulement un partage des tâches, mais c'était aussi et avant tout un partage des taches.
Une fois c'était moi qui frottait, l'autre fois c'était lui. Une fois c'était moi qui vidait, l'autre fois c'était lui. Il n'y avait qu'un truc qu'on se permettait de faire ensemble : c'était de s’éclipser derrière le bâtiment, de temps à autre, et là encore de se frotter et de se vider autant qu'on pouvait. N'aller pas vous imaginer des choses : y avait pas de douches, ni de salle de désinfection là derrière ;
Les femmes ne m'intéressaient plus, Fabius n'intéressaient plus les femmes : à priori, nous étions bien parti pour finir pédés comme des marins de foire. Mais là encore, ça n'était pas vraiment le moment. Et puis, ça ne risquait pas de durer : je me suis fait harponné par la petite nouvelle.
Radicalement.
Neuf point de suture au bras gauche, une semaine d'hospitalisation, huit lettres d'excuses, deux réponses, sept lettres sur la dernière, trois visites, six jours de congé, quatre nuits ensemble, cinq promesses, cinq dispute. La belle vie.
Fabius était convaincu qu'être homo, ça ne pouvait pas être qu'une passade. Personnellement, j'avais toujours su le contraire : par dépit, par désir, par curiosité ou encore par amour, deux hommes ensemble, ça tient pas la route longtemps. On a beau se faire croire que la déviation est un nouveau chemin ; la déviation n'est que temporaire, pourtant. Soit. Fabius n'était pas content.
Retour au boulot, l'ambiance n'était pas joyeuse. Fabius s'était entiché d'un petit nouveau qui avait pris ma place le temps que je revienne. Les années ne lui avait pas trop démoli ni le faciès ni les os et je doutais que le gamin résista encore longtemps.
En ce qui me concerne, j'ai été muté au bâtiment 32. Je ne retrouvais Fabius qu'à la nuit tombée, lorsqu'il fallait bien rentrer à la maison. Les banalités habituelles nous accompagnaient le long de la route, un lampadaire dévoilant sporadiquement les traits fatigués de mon ami et moi, toujours aussi lourd que moi, je glissais au sol, à la fois avec lui, à la fois là-bas - où ? Je ne sais pas -.
Le matin suivant, lorsque nous nous croisions au premier rond-point, il m'a salué comme on salue un vieux pote. Et puis il est parti. J'allais à gauche, il tournait à droite.



Il pleuvait encore et, si ce jour-là j'ai pleuré comme jamais auparavant, l'amertume de mes larmes n'avait pu souffler à mon âme les réponses aux questions qui me torturaient tant.
Tout était arrivé si vite, une estampe placardé aux murs de nos consciences, une feuille vivement noircie à l'indélébile, et certes aucun de nous deux, j'en suis certain, n'aurait su dire comment, quand et pourquoi tout cela est arrivé.



Ce matin-là, le matin du raccourci, le matin du harpon, le matin de la nouvelle, le temps nous avait à tous les deux volé quelque chose.



Mais quoi ?

mardi 27 août 2013

Un vague souvenir (II et fin)

Vous-vous souvenez de Jérôme ?
Non ?
Lisez plus bas, l'article en dessous; allez! deux-trois coups de molette vers le bas,
pas de quoi se dézinguer une phalange. P'is c'est bon pour le coeur.
Seulement lorsque on l'a dans la main, hein ! Bah oui, Je voyais déjà des tricheurs, là derrière !

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Il est mort Jérôme. ça on le sait. P'is ceux qui le savaient pas, maintenant, ils savent.
Mais j'vous ai pas raconté comment qu'ça s'est fini c't'histoire-là !

Thierry - oui parce que son deuxième prénom c'était Thierry, et puis ça nous change un peu - Thierry est mort le 22 avril 2013. À peine le temps de refroidir qu'il était emballé, embigoté, enseveli et entamé par les vers, Thierry. Oh il est parti calme !
D'ailleurs à la messe, c'était lui qui faisait le moins de bruit !

Il est parti sans avoir peur de la mort. Il l'avait senti arriver, la sournoise. Il lui avait tendu la main, elle avait hésité, rechigné un brin, ils se sont entendu. Sur une partie de cartes, il lui a "désolé, mais demain, j'ai du boulot. Je me lèves tôt - No Problemo! On s'en ferra une autre, un de ces quatre".
Il n'avait peur que d'une chose, Thierry, c'était que Yolande - deuxième prénom, Lucie, change, faut suivre - c'était que Yolande se retrouvait toute seule du coup et que même de son cercueil, il pouvait les sentir, ces milliers de pattes poilues et malpropres qui venaient ça et là se poser sur les épaules de sa douce. Il le voyait, ce geste qui d'ordinaire aurait dû signifier l'accompagnement dans la tristesse; là ! Dans la maison de Dieu ! Dénaturé au plus haut point par les pensées salaces d'une assemblée de ratés sentimentaux.

Là, je sens qu'il y a de l'info qui manque. Thierry m'aurait laissé vous en toucher quelques mots, en temps normal. De l'autre côté, aussi. Soit.

Alors : elle était loin d'être vilaine, la Yolande. Du vivant de Thierry, personne ne se serait fourvoyé à l'imaginer en page centrale d'un magazine quelconque que je ne mentionnerai pas ici, pour la mémoire du défunt, mais maintenant que l'obstacle était tombé, l'imagination n'avait de limite que là où la perfidie n'avait encore pu poser sa trace. Ils avaient été beaucoup à la courtiser, Yolande. Des amis à Thierry. Des "amis", surtout.

Ah! les salauds !

Mais tous s'étaient vus écartés de la course par l'étalon sauvage :
l'inépuisable, l'indomptable, l'intrépide, l'iné...branlable Thierry !
Elle, elle y a été, puiser au plus profond de son âme, à Thierry,
cette petite touche de lumière qui l'a fait craquer, Yolande !
Elle, elle a réussi à lui dompter ses colères et ses tracas, à Thierry,
Eux ils l'ont vécu, cette foutue vie trépidante d'amoureux passionnels, lui et Yolande !
Et puis, rholala! Je vous raconte pas le reste, parce que ça, même moi, je ne suis pas censé le savoir !
Et p'is j'ai décidé que ! C'est moi qui raconte ou c'est pas moi qui ?!

En tout cas dès qu'ils s'approchaient, les vantours, c'était branle-(hah!)-bas de combat ! Pas touche, même pas un cheveux ! La sacrosainte divinité Yolande-Lucie aux milles pétales se voyait protégée par le vaillant Thierry-Jérôme aux milles épines ! Tchac !

Mais, un jour, il est tombé d'cheval, Thierry. Une mort conne, même pas sur le champ de bataille.
Et Yolande, Aaaaah Yolande! : Enlevée par son oncle, le comte Henri, vil usurpateur aux pattes usées à force de coups fourrés, le vicelard !

En vrai, c'était pas son oncle, hein ! Même chez les dégoutants, il y a une limite. Mais ça aurait pu. Le scélérat avait déjà bien dépassé la cinquantaine et d'aucun se demandait encore comment est-ce qu'une aussi joli fleur avait pu se laisser ainsi lécher par ce satané crapaud que peu appréciaient, doit-on le dire ? Un arnaqueur, un voleur, un goinfre, un goujat, tout et n'importe quoi ! Un banquier ! Diantre ! Yolande perdue dans les bras d'un banquier ! Comment ?! Pourquoi ?! Un secret qu'elle se gardera bien de divulguer. Nous aurait-elle tous trahi ? Et Thierry ?!

Thierry, il était en enfer.
Et depuis l'enfer, il voyait tout, Thierry.
Et tout le rendait malade, Thierry.

Il la voyait, sa Yolande, mi-triste mi-pathétique,  mi-torturée mi-endeuillée à jamais, à laver les casseroles de ce gros lard à la méchanceté viscérale, le voir lui crier à même le visage, quitte à y fourrer sa graisse et à lui foutre sur la gueule à n'importe quelle occasion. Il l'avait toute abîmée, sa Yolande !
Il la voyait, sa Yolande, tiraillée entre le désir de se foutre en l'air et l'espoir qu'un jour, Altaïr, leur seul enfant, à Thierry et à Yolande (le second était mieux...réussi), qu'un jour il puisse porter la flamme à son pôpa et s'envoler loin, très loin...
Et il le voyait, cette charogne, enfermer son gamin à lui, Thierry, sa chair et son sang! Il le voyait grimper sur sa femme et l'obliger à...! l'obliger à... !

Un beau jour, il en a eu marre. Thierry.

L'indomptable ne pouvait rester plus longtemps retenu en Enfer.

Les flammes,  ça n'était pas son truc; il était plutôt cactus.

Alors, il s'est barré. Comme ça.

Il avait eu le choix, avant : soit il s'en allait pour... on ne sait pas où, roupiller pour le restant de ses éternités; soit il redescendait au Paradis, foutre en l'air l'ordre établi.

Et j'y était moi, lorsqu'au supermarché d'en face - là, juste en bas de la ruelle des Martyrs- le gamin à Thierry il s'est mit à partir en sucette. Je regardais de loin, mais je le voyais bien frétiller comme un poisson déjà mort qui essayait tout de même de tenir le coup quelques instants encore; je l'ai vu tomber par terre, se relever quelques secondes après, le regard porté quelque part, par là, au-dessus de mon épaule.
Henri venait de quitter la maison, traversait les portes automatiques du magasin, pour s'en venir discuter un brin avec la petite madame qui avait pris la peine de lui signaler par téléphone les agissements anti-capitalistes de son même pas-rejeton.
Et puis Yolande qui suivait derrière, inquiète, elle qui se ruait vers son Altaïr.
Je l'agrippai au bras, parce qu'elle ne l'avait pas senti, elle :
que le regard du gamin, bah c'était pas le sien.
C'était Thierry qu'était de retour. Différent, mais tout aussi fêlé qu'avant.

ça a été vite : le gamin/Thierry qui se jette les pieds devant dans le bide à l'onc' Henri, moi qui lui balance mon couteau - généreux comme j'étais -, Thierry qui trucide Henri, Yolande qui fini le boulot au talon-aiguille, la caissière sur le cul et les clients qui auraient bien voulu aussi mais manque de pot pas assez de fauteuils et pas de pop-corn de prévu, moi qui récupère mon couteau, Yolande qui sort en courant, Thierry sur le talon qui restait, et moi...!
bah moi, je suis resté, m'occuper du macchabée du roi Henri-foutre.

Comme le patron là-haut c'était un bon gars, il leur avait tout de même offert une belle fin de vie, à Altaïr et à sa maman. Thierry est parti aussi vite qu'il était revenu. Où ça ? Quelque part dans l'univers, à piquer un somme, je suppose.
Vous allez me dire : "...Quoi?! Mais c'est tout ?! Comme ça, POUF !?"

Eh ! Oui !
Comme ça ! POUF !
Un peu de magie dans ce monde de bougre !

Et puis moi, bah moi j'ai été veiller la tombe du grand héros, mort une seconde fois pour son paradis, avec honneur et  courage. Tara-tata-tsoin.


Un vague souvenir (Petite histoire au coin de la télé)



Oh et puis Merde ! C'est pas si grave de mourir...!
Hier encore, une pauvre bête que ce chien happé par un de ces chauffards ambulants, seuls vrais terroristes de notre siècle de fous; qui qu'on blâme ? La voiture ou la laisse ? L'industrie ou l'esclavage ? L'assassin ou l'imbécile ?
Qu'ils y aillent tous les deux, en prison. Les chiens et les autres Rois de ce monde n'en seront que plus en paix, lorsque cette satanée bande de singes mal-évoluées auront finis de jouer les mal-dominés ! Qu'ils y aillent eux même, au Zoo ! Ahah! J'aimerai bien les y voir. Truands !
Mais ça n'est pas si grave de mourir, que je disais. Regardez-le, ou si vous êtes trop loin, comme toujours, comme tout le monde - parce que tout le monde préfère ça, prendre distance, contourner, virer du regard - imaginez-le, Jérôme, pauvre homme qui se meurt comme personne d'autre. Parce qu'il est unique, Jérôme. Comme tous les autres, d'ailleurs. Comme vous autres, au fait. 
Retenez.
Mais il a le ventre plein de bonnes choses, Jérôme ! Son estomac ne digère pas grand chose, il survivait, comme beaucoup d'entre vous autres, Jérôme. Mais qu'est-ce qu'il en avait, des tripes ! Des machines de guerre ! Au premier rang qu'il se tenait, lorsqu'ils ont décidé de la foutre en l'air; l'entreprise de son père. Vingt-ans à peine et il aurait fait de l'ombre au Ché; vingt-ans à peine et il avait déjà appris à dépaver les rues et briser les murs à flics, sans un lambeau de chair; un cinquième de siècle à peine  et s'en allait faire péter des bouteilles sur la tête du premier qu'il surprendrait à poivroter et à roter que "La liberté, c'est mort !", que "la vie, bah c'est comme ça, et pis voilà".
Danger public...Oui peut-être, mais alors !? Il meurt, Jérôme, il faut lui tenir la main. Une main qui n'a jamais été salie par le sang, ni d'un être-humain ni d'un non-humain. Ou alors peut-être des moustiques. Mais il n'avait pas le choix, c'était la fièvre jaune ou lui. Et il s'est senti dédouané de son crime dès qu'il a cru comprendre que du ciel, quelque part, quelque chose lui incombait de "libérer son peuple...et celui des moustiques".
Faut pas mélanger ! L'était pas Juif, Jérôme ! Il aurait bien voulu, ça lui aurait peut-être fait moins de misère, qui sait ? Il aurait aimé s'appeler David Rossenbaüm, crécher dans un diamant brut taillé à l'image de sa fierté de naissance, en plein centre de Bruxelles, Paris, Genève...Ou même Montréal. Il ne savait parler que le français, et pour lui s'était suffisant.
Mais arrêtons de tourner autour du pauvre ! Il crève, nom du chien de tout à l'heure, Jérôme !


Mais ça n'est pas si grave de mourir lorsqu'on sait plus ou moins où on va. Pour Jérôme, pouvait pas y avoir d'Enfer ou de Paradis. Que l'Enfer, et puis c'est tout. Le Paradis, c'est du tout inventé, pour te faire croire que ça peut pas exister ici-bas. Mais il y a vécu pendant 20 ans, dans le Paradis. Enfin, pas dedans...Si, de temps en temps, mais là n'est pas la question...Surtout "auprès de" ! C'était Lucie, le paradis ! Sa Lucie a lui, la Lucie de personne d'autres, même pas de sa mère ! Sa mère, elle a mit au monde une fille gentille, bien-élevée, bonne élève, bonne travailleuse. Jérôme, il a vécu avec une Lucie guitariste de Metal, une détraquée du coeur qui mettait l'alarme en marche dès qu'elle perdait de la corde; le gouffre, lorsque ça se rapproche, ça fait peur. Et elle avait vite peur Lucie, mais pas autant que Jérôme, là tout de suite. 
Jérôme, il partait pour de bon. 
Elle, elle restait. C'était con.


Ouais, ça a l'air con de mourir à quarante ans. Mais il savait que ça n'était ni de sa faute, à Jérôme, ni de la sienne, à Lucie. Il savait que c'était parce qu'il y avait quelque chose d'impropre dans l'air, qu'il y avait quelque chose de pas bio dans ses carottes rappées et ses tomates séchées, qu'il y avait quelque chose de pas naturel dans ses eaux/os et qu'il y avait quelque chose d'enculé dans son médecin cancérologue.


Il l'avait senti qu'il partirait jeune, lorsqu'il avait vu la dégaine à sa fille. Née aveugle, le système immunitaire en purée, l'arrière-train en pilote auto et les paluches en papier-carton. quatre doigts seulement à chaque mains, on aurait dit un rejeton d'alien. Mais il savait que ça n'était ni de sa faute à elle, à Lucie, ni de sa faute à lui, à Jérôme. Il savait que c'était à cause que la p'tite, elle avait ventilé de l'air merdique, qu'elle avait pompé de la bouffe merdique, qu'elle avait glouglouté de la flotte merdique et qu'elle s'était faite tripotée par un médecin merdique, enculé qui plus est.
Mais il était pas con, Jérôme. Et elle était pas conne non plus, Lucie : ils l'auraient aimé la gamie, ils lui aurait montré que c'était pas facile la vie et qu'elle lui faudrait développer des tripes d'acier, une musculature interne en béton à raison de matière grise bien huilée et d'un savoir-faire de famille. Il l'auraient fait, de tout leur coeur, quitte à se le leur arracher pour lui donner deux vies de plus, au cas où la première flancherait; au cas où le sodomite emblousé disait vrai, à propos de ses chances de survie. Il l'auraient fait, s'il elle n'avait pas quitté la partie au second round. Un semblant de sourire dégueulasse sur les lèvres, radioactif mais mignon quand même, un dodo, et puis bye-bye bande de dégoutants, m'en vais me refaire sur Mars!

Et puis, c'était au tour de Jérôme. Il ne voulait pas accepter le traitement. Marre de se faire avoir. Marre de pisser droit. À quoi bon continuer à vivre si c'est pour finir avec les autres, dans le potager ? Jamais de la vie ! Et moi non, plus d'ailleurs ! Je le soutiens, Jérôme. Je suis de tout coeur avec lui, Jérôme ! Hourra Jérôme ! Longue vie à toi, Jérôme, là-bas, au-delà de toute cette pourriture ! Que ta vie soit toute autre, en Enfer ! Je t'aime, Jérôme !

Mais entendez-le râler, bon sang ! Si vous ne pouvez écouter votre propre souffrance, si vous ne pouvez entendre comme je l'entend chacune de vos foutues cellules imploser de douleur dans ce dernier geste noble qu'est la mort que l'on se donne, alors écoutez aux moins le dernier chant de cet homme qui a eu les couilles, lui ! Ecoutez-le !

...

Ecoutez encore !

...

Il est parti Jérôme, il s'en est allé, Jérôme.

Il y a deux secondes, c'était encore un comme nous Jérôme, un pourri en voie de disparition. Et le voilà délivré de l'infâme. Et nous ?
Nous, nous n'avons pas encore le droit. Nous, nous n'avons pas fait la moitié de ce qu'il a fait Jérôme. 

 Jérôme, il a les mêmes initiales que Jésus, Jérôme ! 
Jérôme, il a donné sa vie pour une bande de détraqués pas foutu de se torcher le cul, Jérôme! 

Jérôme, il s'est fait pété la gueule pour qu'on arrête de vous y jeter de la merde, au moins pendant quelques centième de secondes !
 Il a fait ça, Jérôme !
Vous ? Vous, vous n'avez pas encore gagné votre carte d'accès. Moi non, plus. J'y travaille. Ah ah.

J'essaye. J'aurai aimé être comme lui. Comme Jérôme. Mais en plus moi que lui. Bah.

Sauvez-vous, tonnerre de Dieu !
COMMENT ?
Sauvez les autres et vous vous sauverez.
Pas moi qui l'ai pondu, celle-là.
J'ai piqué ça à un gars sympa, très sympa. Un juif qui vivait quelque part par là, sur la carte. Là où d'autres, pas Juifs et parfois Juifs aussi, vivaient, et où ils ne vivent plus tellement. Faut les sauver ceux-là aussi.

Mais lui, vraiment, c'était un gars sympa.
Très, très, sympa.

Aimez-vous les uns les autres (lui) et puis...

bordel de chiottes, soyez moins lourds (moi) !

samedi 24 août 2013

Demain, j'arrête. Vraiment. Enfin...!

Hep psst ! si t'es bigleux, comme moi, hésite pas à faire CTRL + (+), tu vas voir, ça change touuuuuuuuuuuuu(..)uuut...!

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C'est pas facile.

Non mais parce que les gens croient que si.
Qu'il suffit de poser son cul entre deux coussins, respirer profondément puis deux secondes après c'est bon, c'est parti on peut tirer les rideaux.
Que dalle.

Je vais t'en glisser une moi : s'il y a bien un truc qui s'agrippe à toi comme un cancer sur un vieillard - pardonne-moi la comparaison, c'est pas ma soirée - c'est cette foutue dernière seconde; celle que te laisse la mort pour compter combien de gouttes de sueur peuvent encore perler à la milliseconde sur ce front qui est le tien, ce front que parfois, souvent..toujours même tu t'aimais à exhiber comme s'il s'agissait de la preuve ultime qu'être un peu con, c'était pas si mal.
Une dernière seconde pour réfléchir à toute vitesse :
"J'aurai dû prendre à gauche, ou plutôt -fleuriste- tout droit tiens. Passer chez la fleuriste, comme d'hab' -cul-, lui prendre une rose, -rouge- comme d'hab', lui mater les fesses, comme d'hab', et faire mon chemin jusqu'à la maison -cul - - fleuriste - - lit -, pénard."
Mais, y a qu'une chose de vrai, là maintenant : gaspiller une dernière seconde pour penser au cul de la fleuriste, c'est comme vouloir sauver le monde et attendre que son voisin s'y mette d'abord pour se le bouger. Pouf pouf. On recommence (RIP Pierrot).
Une dernière seconde pour réfléchir à toute vitesse :
"Et qui va s'occuper de l'appartement ? Et de mes plantes ? elles vont crever si on ne les arrose pas tous les jours. Quitte à crever, autant le faire tout seul, pourquoi les mêler à ça ?"
Déjà mieux.
Oui, parce que j'aime les plantes. J'aime le silence et la vie. J'ai des plantes. J'aime le vert, même si c'est pas ma couleur préféré, et puis les abeilles ça, c'est bien aussi. Mais ça fait du bruit, alors j'aime moins. Pour ça que les plantes, c'est mieux. Comment ça, le temps passe ? M'en fous - Me serai bien installé une ruche au plafond, s'il n'y avait pas eu le bruit.
Le bruit..

Plic Ploc Plic Ploc Plic ... Plic... Pllllllll....ic
  
Un évier qui coule le jour de ma mort, c'est nul. T'imagines ?
Lorsqu'on décide, comme ça, de partir pour de bon, le peu d'orgueil qu'il nous reste veut quand même que l'on s'offre la gloire, illusoire certes mais nécessaire, de croire qu'avec nous, c'est le monde qui disparait, c'est le temps qui s'évapore, l'espace qui se consume, toutes ces choses qui perdent en un instant POUF toute raison d'être.
Mais il fallait qu'un...putain...d'évier vienne te couiner aux esgourdes que finalement, tu as beau te prendre pour un avatar de Dieu ou de l'un de ses milliers de cousins germains, il n'y aura jamais que toi qui partiras. Et puis c'est tout. Le temps continuera à couler, l'espace à se dilater et les choses à..."choser".

En parlant de choser. Je n'aurai pas eu l'occasion de... tu vois ? Avant de mourir, c'est bête, ça aurait pu être sympa. Un p'tit plus vers le Paradis - Ou l'Enfer, qui sait ? - la fleuriste aurait peut-être fait l'affaire, dans l'absolu, mais là non. Il m'aurait fallu quelqu'un à aimer. Quelqu'un d'aussi dingue que moi pour croire que si l'amour existe, c'est forcément ce truc qui te broie le coeur et que même si ça fait mal, dan le fond, c'est toujours aussi bandant. Les êtres-humains sont des masochistes qui ne s'assument pas, mais moi, j'ai compris que bientôt, ils devront se rendre à l'évidence. J'ai l'espoir que. Il faut savoir souffrir pour aimer, se faire ouvrir le bide à coup de poignards amoureux et continuer à compter combien de millier de pâquerettes dansent à l'intérieur des yeux de ta belle. Ouais, même aspergée de ton sang, elle restera belle, parce que tu sais que ce sacrifice là, c'est un putain de sacrifice, que sur l'autel de l'amour, t'y mettrais jamais un poulet ou une vache, ça serait du gâchis. ça serait impropre. Inhumain. Pas assez classe. Comment ça, une seconde c'est déjà passé ? M'en fous. Je te parle d'amour, laisse tomber le temps. Faut arrêter de compter. Surtout en amour. Chaque instant passé à aimer - n'importe quoi, les nuages, les étoiles, ta voisine, les courbes de ton cul - c'est une parcelle de divin que tu cueilles comme la rosée sur les feuilles de l'arbre de la connaissance. Touche pas aux fruits ! On a déjà eu assez d'emmerdes comme ça, demande aux Feuj. Par contre, ne fais pas de mal au serpent. ça n'est pas de sa faute, il n'a pas reçu assez d'amour étant gamin. C'est moche des fois, la vie.
Je vais te dire moi, celui qui essaye de trouver comment se choper l'amour sans le lot de souffrance livré avec, c'est le même gars qui tentera de dégoter la manière d'en lâcher une sans qu'y'ait l'odeur avec ! Un trou du cul ! Au moins, il aura le mérite de rester dans le ton !

"Bon c'est bien tes histoires-là", me diras-tu - et tu n'auras pas tort -, "mais j'ai bien envie de savoir pourquoi que tu vas crever !".

À l'heure qu'il est, on vient au monde pour deux raisons : pisser droit ou carrément virer chieur compulsif. Dans le premier cas, t'es peinard, avec un coin de mur, t'es content et si t'es une fille, tu fais plutôt dans les buissons. Avec de la chance, tu finis à te soulager dans des toilettes en marbre, et dans le pire des cas, le plastique c'est bien aussi. À la fin de ta vie, tu auras l'honneur de te faire dessus dans des vêtements à 1000 pièces ou, au pire, dans un de ces milliers de froufrou franco-italien de seconde main; c'est bien aussi.
Dans le second cas, t'es mal barré. Une vraie plaie pour le toilletteux en marbre. Il voudra ta peau, et toi, bah t'auras pas d'autres choix que de lui envoyer de la merde en plein visage. Quelque part, t'auras raison de le faire : faut rendre à César ce qui appartenait à Vercingé', et au fond de toi, même si le mec qui pisse dans le plastique à fâcheusement tendance à zigzaguer vers tes pompes, tu sauras qu'un jour, lui aussi, peut-être, emmerdera le monde du dessus et ira s'inviter dans leur chiottes en or massif pour y apporter deux-trois petites touches déco'. Faut garder l'espoir pour qu'un jour les emmerdeurs emmerdâssent joyeusement les pisses-hauts du pavillon Saint Fion.

Oui, ce soir, je vais mourir pour de bon. Ou du moins, signer mon arrêt de mort. Parce que j'ai décidé que jusqu'à ma dernière seconde, j'irai boucher les WC de tous ces politicards véreux, de tous ces vendeurs de cauchemars, de ces mal-enfoirés de penses-frics qui tous les jours nous bousillent l'ADN de nos futurs Nous, de tous ces mous du zgueg' qui sillonnent nos écrans et nos esgourdes pour nous rappeler que pour vivre, faut survivre, et que pour survivre, il faut tuer, et que lorsqu'on tue, on est heureux et qu'être heureux, c'est avoir de l'oseille et qu'avoir de l'oseille, c'est réussir sa vie, et que réussir sa vie,...MONTAGNE DE MERDE EN LIVRAISON EXPRESS POUR TOUS CEUX-LÀ.

Oh mais attendez ! ça n'est pas du tout un délire scatophile, il faut piger la métaphore pour pas que ça laisse un arrière-goût de ! Parce que ces gars-là, les petites fleurs, les forêts, les mignons bébé renards, la bonne santé, l'intelligence, la bonne musique, la littérature qui en jette, sans oublier, bordel, les êtres-humains, les vrais, 100% Biodégradables 0% de matière ajoutée,..Tout ça, à leur oreille, ça fait PROUT PROUT PROUT PROUT; ça les asphyxie; ça les fais bander mou tellement c'est dur et dégueulasse à avaler, rien qu'à voir; la beauté, la vraie, quel tas d'ordure lorsqu'on s'est enfilé un set de table en diamants congolais pendant toute sa vie !

Toi là, oui toi qui lis, si tu es arrivé jusqu'ici sans vomir ton gouter OGMisé, va falloir que tu t'accroches un peu plus à ton slobard parce que la suite va grave trouer le cul...! :

Moi Cacophonie du Sud, premier du nom (Oh oh oh dans de la soie chierais-je ? (dites-le vite et à haute voix, voir)) je me déclare officiellement artiste ennemi du système et si d'aventure l'un de ses potes décidait de venir frapper à ma porte, un flic à chaque couille, qu'il sache qu'elle sera grande ouverte (la porte) et que je ne serai armé d'aucune autre chose que de mes burnes. Des vrais, moi.

Qu'on se le dise.